Droit
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Le droit connaît un développement spectaculaire au XIIe siècle. Celui-ci s’appuie sur la redécouverte, au XIe siècle, de la grande œuvre de codification du droit réalisée au VIIe siècle à Constantinople sous l’égide de Justinien et connue sous le nom de Corpus juris civilis.

Cet ensemble comprend le Code, le Digeste et les Institutes. Ces ouvrages sont à la base du développement du droit civil et de la formation des juristes. Ils ont fait l’objet de nombreux commentaires. La bibliothèque de Clairvaux ne conserve que six volumes traitant de droit civil, dont cinq manuscrits des différentes parties du Corpus juris civilis. [legende bloc=1 image=1]

Le droit canon, ou droit de l’Église, s’est développé en partie en réaction aux progrès du droit civil. Il est constitué par les canons des différents conciles. Une grande œuvre de codification et de synthèse est menée vers 1140 par Gratien. Son œuvre, connue sous le nom de Décret, est intitulée Concordantia discordantium canonum. Elle rassemble les canons des conciles antérieurs selon une structure systématique, construite en trois parties :

  • Les « distinctions », qui définissent les principaux concepts et les sources du droit canon ;
  • Les « causes », qui abordent les grands thèmes du droit canon – élection d’évêque, simonie, etc : elles sont présentées sous forme de cas d’école traités dans leurs diverses implications ;
  • Une partie brève sur la consécration d’une église et sur les sacrements.

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Le droit canon s’enrichit considérablement à la fin du Moyen-Âge, non point tant de canons conciliaires que de règles émises directement par les papes, les décrétales. Celles-ci font l’objet de collections officielles successives et complémentaires : Décrétales (1234), Sexte (1298), Clémentine (1317). Ces différents livres sont le support d’un enseignement et, par conséquent, des versions glosées et des commentaires en sont diffusés.

Les manuscrits de droit canon représentent 89 volumes dans la bibliothèque de Clairvaux en 1472. Contrairement au droit civil ou à la médecine, le droit canon faisait manifestement l’objet d’un authentique intérêt de la part de Clairvaux. Une telle connaissance était indispensable pour défendre les intérêts du monastère.