Décisions du Chapitre général
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Troyes, M.G.T., ms 591. Clairvaux, v. 1184-1190.

Rassemblant une partie des textes assurant l’uniformité de l’observance cistercienne, ce manuscrit comporte un martyrologe (fol. 1-66) ; une règle de Benoît (fol. 66-95) ; les usages de l’ordre (fol. 96-203) ; enfin, des privilèges concédés par les papes à l’ordre de Cîteaux et à Clairvaux. Entre ces différentes parties, sont insérés d’autres textes comme, aux fol. 202-203, des prescriptions concernant les commémorations de la Vierge. Dans le catalogue de 1472, le bibliothécaire précise que ce « beau volume […] est enchainé devant le chapitre sur ung pulpitre ». Le manuscrit rassemble, en effet, les textes lus lors du chapitre, c’est-à-dire pendant la réunion quotidienne des moines.

 

Outre la règle de Benoît, il comporte un martyrologe, c’est-à-dire un recueil annonçant jour par jour, en principe à leur anniversaire, les saints que l’on a coutume de célébrer, comme par exemple Bernard de Clairvaux († 1153) le 20 août. Ce livre liturgique a pour modèle un manuscrit-type, rédigé entre 1170 et 1190 à Cîteaux (Dijon, Bibl. mun., ms. 114). Il comporte quelques additions par rapport au manuscrit-type, comme la commémoration de la dédicace de l’église de Clairvaux, le 13 octobre (1174).

À la suite du martyrologe, on trouve les usages cisterciens, composés de trois séries de textes réglementaires produits entre 1120 et 1130 : les Ecclesiastica officia (fol. 96-186) c’est-à-dire le « coutumier » des moines qui complète la règle bénédictine en précisant les activités du moine, jour par jour ; les Instituta capituli generalis (fol. 186v-197), qui compilent les décisions des premiers chapitres généraux ; enfin, les Usus conversorum (fol. 197-203) qui détaillent les obligations des convers en matière de travail, de prière, de vie dans les granges ou dans les monastères.

Le recueil se clôt par la transcription d’une vingtaine de privilèges, d’immunités et d’indulgences, qui définissent les modalités de la protection pontificale et précisent les droits accordés à l’ordre ou à l’abbaye. Par exemple, on trouve, au fol. 207v, un privilège d’Honorius III, daté du 4 septembre 1225. Selon ce privilège lorsque l’abbé est absent pour visiter les abbayes qui lui sont soumises, le prieur de Clairvaux obtient le droit d’absoudre les moines qui auraient encouru l’excommunication pour s’être mutuellement frappés.

Elisabeth Lusset