Psautier avec glose ordinaire
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Troyes, M.G.T., ms. 511. Chartres, v. 1146

Henri de France (1121-1175), troisième fils de Louis VI, est entré dans la vie religieuse à treize ans, cumulant petit à petit des bénéfices : abbé de Notre-Dame d’Etampes, archidiacre d’Orléans et trésorier de Saint-Martin de Tours, entre autres.

Après avoir rencontré Bernard de Clairvaux en 1146 à l’âge de 25 ans, ce prélat mondain s’est subitement converti à l’ordre de Cîteaux. En se retirant à Clairvaux, il apporte une douzaine de manuscrits, qu’il avait fait faire rapidement en trois lieux différents. Un seul copiste chartrain, très professionnel, a copié le Psautier (ms. 511) , les Épîtres de saint Paul (ms. 512), l’Évangile de saint Luc (ms. 1083), celui de saint Matthieu (Bibl. interuniv. Montpellier, H 155), et le commentaire de Gilbert de la Porrée sur les Psaumes (ms. 488). Tous sont peints et ornés d’initiales filigranées dans les styles pratiqués à Chartres. L’artiste du ms. 512 a également peint le ms. 488  et son ornemaniste a exécuté les initiales filigranées du second volume de la Bible offerte à saint Bernard par le comte de Champagne (ms 458). Les évangiles de Marc, Jean et Luc sont similaires, mais de moindre éclat (mss 871, 1023bis et 2260). Deux autres manuscrits à destination cistercienne appartiennent au même train de production, contenant les Épitres de saint Paul glosées (Bibl. mun. Laon, ms. 108 pour Vauclair et Biblioteca nacional de Portugal, Alcobaça 158).

Un autre manuscrit associé à ce don, les Epîtres d’Yves de Chartres (Bibl. interuniv. Montpellier, H 231), semble avoir été peint et orné par les mêmes artisans qui ont préparé pour l’abbaye de Saint-Victor le Commentaires sur les Psaumes de saint Augustin (Bibl. nat. Fr, ms. lat. 14289). Ce manuscrit peut aider à expliquer comment les styles peints et filigranés des manuscrits d’Henri trouvent des répliques dans une demi-douzaine de manuscrits faits à Saint-Victor.

Encore trois manuscrits d’Henri sont de style dijonnais par leur écriture et leur enluminure (M.G.T., ms. 872, lettres de saint Jérôme ; ms. 1620, Epîtres canoniques glosées ; et ms. 2266, commentaire de Gilbert de la Porrée sur les Épîtres de saint Paul).

Vers la fin de son épiscopat à Beauvais (1149-1162), Henri a fait faire à Paris une Bible dont il ne reste qu’un seul feuillet (Arch. dép. Oise, Jp 3362). Celle-ci fut enluminée par un artiste qui a travaillé au moins deux fois pour l’abbaye de Saint-Victor de Paris avant de partir en Angleterre vers 1168.

Patricia Stirnemann