Saint Augustin, Contre Faustus
image_pdfimage_print

image_pdfimage_print

Troyes, M.G.T., ms. 527. Clairvaux, v. 1120-1130

Le plus ancien manuscrit subsistant de la bibliothèque de Clairvaux semble être cet exemplaire de la réfutation par saint Augustin de Faustus, évêque manichéen de Milève, qui « attaquait de façon blasphématoire la loi et les prophètes ainsi que leur Dieu et l’incarnation du Christ et qui prétendait falsifiées les Écritures du Nouveau Testament ». La littérature antihérétique a été abondamment recopiée face à la résurgence d’un néo-manichéisme au XIIe siècle.

Deux de ses trois initiales ornées et , dessinées à l’encre brune et peintes en rouge, jaune, vert et bleu, rappellent par leur feuillage et leurs lignes de petits cercles les initiales ornées archaïsantes de la Bible d’Étienne Harding à Cîteaux (premier tome, aujourd’hui scindé en deux volumes).

La quatrième lettre est une des très rares initiales historiées retrouvées dans les manuscrits présumés faits à Clairvaux sous Bernard . Un homme, vêtu d’un bliaud garni de pierres précieuses, est entravé par sa tête et ses mains dans la haste de l’initiale. Perché sur son dos, un aigle lui pique les reins à coups de bec. Cette iconographie mordante est une allusion à l’hérésie manichéenne blasphématoire, réfutée coup par coup.

Le manuscrit porte deux ex-libris qui comptent parmi les plus anciens de Clairvaux et qui se retrouvent uniquement dans d’autres manuscrits provenant de la bibliothèque bernardine. Le premier, au feuillet 142, se retrouve dans les manuscrits 199, 489, 594, 656, 726, 800, 1181, 1412 et le deuxième, au feuillet AV , dans les manuscrits 480 et 1145 de Troyes.

Patricia Stirnemann