La bibliothèque de Clairvaux de 1115 à 2015 : développement et usages
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Sujet : Introduction

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Le développement de la bibliothèque de Clairvaux accompagne et illustre celui de l’abbaye. Partie d’une dizaine de textes en 1115, qui n’ont pas survécu, les efforts de Bernard de Clairvaux et de ses successeurs en font une collection considérable dès la fin du XIIe siècle, riche de plus de 350 volumes. La bibliothèque poursuit au cours des XIIIe et XIVe siècle un développement rapide en raison de son implication dans le monde universitaire. À la fin du Moyen Âge, la bibliothèque cesse de s’enrichir mais elle semble épargnée par les dispersions et destructions qui ont frappé tant d’autres établissements. Cependant, dès la fin du XVe siècle, les accroissements reprennent, de manuscrits d’abord, puis d’imprimés. Le mouvement s’essouffle au cours du XVIe siècle, sans que la bibliothèque ait eu à souffrir des guerres de religion. Après une période de relative atonie aux XVIIe et XVIIIe siècle, Clairvaux rachète une bibliothèque de plus de 30 000 volumes, moderne, encyclopédique, juste avant la Révolution qui amène la confiscation de la collection. Épargnée par les dispersions et destructions ayant affecté d’autres collections à cette époque, la bibliothèque de Clairvaux subsiste dans les collections de la Bibliothèque municipale de Troyes, devenue récemment Médiathèque du Grand Troyes. Dans les dernières décennies, elle a suscité un intérêt croissant des chercheurs et un travail de valorisation auprès du public qui culmine dans le classement de la bibliothèque médiévale de Clairvaux au registre Mémoire du Monde de l’Unesco en 2009.

Plutôt que de faire l’historique des différentes périodes évoquées ainsi brièvement, il est préférable d’envisager le développement de la collection de manière thématique ; une première approche porte sur l’évolution de la volumétrie de la collection puis sur les enrichissements et leur nature. L’histoire de la bibliothèque revêt également une dimension monumentale et institutionnelle. Enfin, il restera à s’interroger sur la postérité de cette bibliothèque et sa place dans l’histoire culturelle et intellectuelle.

Dans le cadre de la présente étude, le sort de la bibliothèque après la Révolution est considéré comme partie intégrante de son histoire. On se prive en effet d’un élément important pour la compréhension de l’histoire d’une bibliothèque en ne prenant pas en compte la manière dont elle continue à être enrichie, conservée et étudiée pendant la période contemporaine.

Cette étude trouve un complément indispensable dans le panorama des collections de la bibliothèque de Clairvaux, exposant la variété et la richesse de celles-ci, tant sur le plan des textes, que de l’ornementation des manuscrits.