Panorama des collections de Clairvaux en 1472
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Sermons
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Comme les épîtres, les sermons constituent un genre littéraire à part entière. Ils sont d’abord composés pour être prononcés dans le cadre de célébrations. Les ordres mendiants, Dominicains et Franciscains, ont particulièrement œuvré dans ce domaine. Ces ordres, créés au XIIIe siècle, avaient pour mission d’évangéliser en profondeur la société, par la parole et par l’exemple.

Les sermons peuvent également être composés et lus hors de toute célébration, comme c’est le cas de certains des sermons de saint Bernard.

La composition de sermons est facilitée par divers instruments de travail.

  • Les « distinctiones» se situent à juste titre, dans le catalogue de 1472, à la charnière entre la théologie et les sermons. Ces dictionnaires répertoriant les différentes acceptions que peut avoir un mot dans la Bible peuvent faciliter aussi bien son interprétation que la rédaction de sermons.
  • Les « exempla» sont de courts récits moraux destinés à réveiller l’intérêt de l’assistance. Les auteurs de sermons en mal d’inspiration peuvent s’aider de recueils d’exempla.
  • Les « artes predicandi » sont des manuels de composition de sermons. Ils sont souvent associés, soit à des distinctiones, soit à des recueils d’ exempla.

Dans cet esprit, de nombreux livres sont rapprochés des sermons comme utiles à leur composition, tels que les fables, les traités de morale, et même les encyclopédies. Tel est le cas du Livre des propriétés des choses de Barthélémy l’Anglais, composé au XIIIe siècle. Cette encyclopédie fait la part belle à l’étude de la nature : les chapitres consacrés aux animaux sont surchargés de réflexions morales. Dans l’exemplaire conservé à Clairvaux, celles-ci sont soulignées en marge par une série d’annotations manifestement destinées aux auteurs de sermons. 

Dans le catalogue de 1472, les livres de sermons sont classés par auteur, selon un ordre chronologique. Après les recueils de sermons des Pères de l’Eglise, une part égale est donnée, pour le XIIe siècle, aux auteurs cisterciens de sermons – Guerri d’Igny, Adam de Perseigne – et aux maîtres universitaires – Pierre le Mangeur, Philippe le Chancelier – avant de laisser une large place aux œuvres des Dominicains et des Franciscains. Aux recueils de sermons classiques s’ajoute une collection particulièrement fournie de recueils anonymes. Au total, la bibliothèque compte cent soixante dix-neuf volumes de sermons, ce qui montre combien les moines étaient friands de ce type de lectures.