Enluminure et couleurs au Moyen Âge
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Le Vert

Fabriqué dès l’Antiquité, cité par Pline l’Ancien dans son Histoire naturelle, le pigment vert est obtenu artificiellement en mettant en contact du cuivre (en feuilles ou en lames) avec du marc de raisin, vinaigre chaud ou urine. La corrosion du cuivre est visible par un gris verdâtre se formant en plaquettes sur le métal. Il suffit de gratter le dépôt puis de le broyer au mortier.

Si le métal est du plomb, la recette, par le même procédé, permet d’obtenir le fameux blanc de plomb puis le minium, pigment d’un orange intense.

Selon les ingrédients employés et les recettes de fabrication très nombreuses au Moyen Âge, on dispose de pigments dont les teintes varient d’un gris coloré verdâtre jusqu’à un vert vif et puissant en passant par un joli turquoise. Ce vert artificiel est nommé vert-de-gris, vert d’Espagne, vert de Rouen, vert salé, verdet…

Malgré sa mauvaise résistance à l’air et à l’humidité, ce pigment vert fut largement employé dans la décoration des manuscrits.  Il faut l’utiliser avec prudence en raison de sa toxicité et l’employer pur. Les peintures à son contact s’altèrent irrémédiablement. On retrouve très souvent une migration du vert sur les folios du parchemin, parfois jusqu’à la corrosion.

Références

  1. 1.  le codex est le support de l’écrit que nous appelons « livre ». Il est composé de feuillets rassemblés en cahiers cousus ensemble puis reliés.
  2. 2.  vitriol : acide sulfurique